Ouest-France du 28 mai 2022
Sept résidentes de l’accueil de jour de la maison de retraite de la Mare sont venues découvrir, mercredi 25 mai 2022, le recyclage des masques par des lycéens de la filière plasturgie du lycée Marcellin-Berthelot, à Questembert (Morbihan)
Depuis le début de l’année scolaire, six élèves de première Bac pro plasturgie se sont lancés avec leur professeur d’atelier, Jean-Louis Le Droguenne, dans un projet de recyclage des masques utilisés par l’Ehpad La mare de Rochefort-en-Terre (Morbihan). Mercredi 25 mai 2022, sept résidentes sont venues au lycée découvrir ce projet
Quatre sacs-poubelles de 130 litres par mois
Nous en consommons beaucoup. Nous avons cherché une solution de recyclage et le lycée était partant
, explique une accompagnatrice à l’origine du partenariat. Pour les élèves, cette action s’inscrit dans leur programme de Bac à Marcellin-Berthelot, à Questembert. Ils y consacrent deux heures toutes les deux semaines. Nous leur livrons deux sacs-poubelles de 130 litres tous les quinze jours
, précise Caroline Duhamel, animatrice à la maison de retraite.
Chaque sac pèse environ 2,5 kg et contient plusieurs milliers de masques. Ceux-ci sont ensuite traités par les élèves pour récupérer la matière recyclable. Nous avons dû chercher des solutions pour enlever les élastiques et la barre métallique
, explique Jean-Louis Le Droguenne. Après de nombreux tests, c’est finalement à la main qu’est réalisée cette séparation. Nous récupérons 80 % du masque. Pour nous, c’est une matière gratuite
, précise le professeur.
Un protocole de fabrication
Cette matière première va ensuite suivre toute une chaîne que les élèves ont présentée aux résidentes. Nous avons dû établir un protocole de fabrication
, précise l’enseignant. D’abord, les restes de masques passent par l’extrudeuse qui chauffe et amalgame la matière. Il faut faire attention, cela sort à plus de 100 °C. Des fois la machine se bouche
, explique Jonathan, un élève.
Car la matière des masques demande des adaptations. Les carottes
de plastiques obtenues après extrusion sont ensuite refroidies avant d’être envoyées au broyeur qui va les réduire en granules. La taille des granules de plastiques est importante, nous avons dû changer la grille pour qu’ils soient plus gros
, précise Axel, en montrant ces derniers.
Quelques questions sont émises par les résidents, tout à leur découverte. Je n’ai jamais vu ça. E
t après ?
. Direction la presse, où Maxime explique le fonctionnement : Les granules de plastique sont chauffés à 220 °C pour obtenir une pâte, puis celle-ci est injectée dans le moule avec une pression de 188 barres.
Un projet dans le flou pour les années à venir
Les élèves ont choisi de produire des pièces de jeux d’échecs. C’est une pièce très épaisse, il faut cinquante secondes pour la produire
, poursuit Maxime en présentant le résultat aux résidents. Ils deviennent ça, nos masques ! »
, s’exclame une résidente. Une découverte très instructive
et jamais vue
qui donne du sens au projet de recyclage, même si des questions se posent pour l’avenir.
Ce projet est prévu pour deux ans, mais la consommation de masque est en baisse. Pour l’année prochaine on est dans le flou
, déplore l’enseignant. Un projet que les élèves trouvent très motivant
et utile : C’est du recyclage.
Chaque résidente est repartie avec un porte-clés en pièce de jeu d’échecs. De quoi garder un souvenir de cette visite insolite.